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Ciné-Série : Le blog d'un passionné!
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2 mars 2010

Critique : "Avatar" de James Cameron

Il aura mis treize ans le père Cameron pour revenir à la fiction - même si entre-temps il s'est frotté plus ou moins brillamment au documentaire. Nouveau carton au box-office, supplantant son précédant record obtenu avec Titanic, une critique quasi-unanime, et s'apprêtant à rafler une palanquée d'oscars le 7 mars prochain, on s'interroge bien plus sur ce "phénomène" planétaire que sur l'œuvre de James Cameron. Qu'en est-il du film? La révolution 3D est-elle arrivée? Loin de là. Le film est clairement loin du "chef-d'œuvre" annoncé, mais s'avère rester un film profondément fascinant sur lequel réfléchir...

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AVATAR de James Cameron

Il est difficile d'approcher le nouveau film de Cameron vierge de tout à priori, de tout avis pré-conçu, tant on en a dit tout au long de la production du long-métrage. Entre certains gros geeks clamant déjà au chef-d'œuvre d'anthologie en n'ayant vu aucunes images du film, et ceux - en opposition aux autres - clamant que ce serait un gros blockbuster hollywoodien tout nase, sans aucunes nuances, chacune des parties cataloguant trop facilement Cameron comme un tâcheron d'Hollywood ou un génie au-dessus des autres...Grosse prise de tête. Il est bien trop aisé de montrer le cinéaste comme un gentil faiseur d'images hollywoodiennes, réalisateur de blockbusters (ce qui devrait signifier bête, sans nuances, sans fond. "Blockbuster" peut cependant se targuer de beaucoup de significations et peut enrober beaucoup de cinéastes divers.), et il reviendrait à ceux qui le pensent de revoir Abyss, Terminator 2 ainsi que son Titanic. Des thèmes s'y font échos : l'eau (ce de quoi traitaient également ses documentaires), la technologie et l'humain face à un être hautement plus puissant et intelligent que lui. Des thèmes récurrents au sein d'une filmographie, tiens...N'est-ce pas cela qui défini un auteur?

Le pitch d'Avatar (ouais, c'est pas bô "pitch", c'est vrai...) est plutôt simple et très classique : dans un futur lointain les humains partent s'installer sur la planète Pandora, alors que la Terre se meurt car exploitée jusqu'à sa perte par la main de l'homme qui compte réitéré son acte sur cette nouvelle planète. Mais les ressources sur lesquelles lorgnes les humains se trouvent sous le lieu de vie des habitants de Pandora, les Na'Vi, des êtres tout bleus, tout grands, et pas beaucoup vêtue. Ils ressemblent quand-même vachement aux humains...Il suffit d'imaginer la tête de tonton Michel sur un corps humain de 3 mètres de haut tout bleu, super musclé (bah ouais, c'est plus classe!), et presque à poil, ayant ce qu'il faut pour cacher ce qu'il faut. C'est marrant, ils ont les mêmes pudeurs que nous ces Na'Vi! Bon, par contre, ils ont un langage rien qu'à eux, quand même...Première limite du film de Cameron, les Na'Vi? Pas forcément. Même s'il semble toujours un peu désespérant de voir que lorsqu'il imagine une race à part, d'une autre planète, l'humain face preuve d'un anthropomorphisme prononcé - les extraterrestres de District 9 se présentant comme une bonne surprise. Mais ce n'est cependant pas du tout le propos de Cameron. Son idée est de recréer un schéma classique, connue de tous, sur lequel il pourra greffer son histoire. Les Na'Vi sont donc une représentation futuriste des indiens, et les humains nous sont présentés comme des cow-boys s'apprêtant à effectuer un génocide. C'est donc l'histoire américaine que scrute Cameron, et il semble nous dire de façon désespérante que celle-ci se répète et répétera encore.

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Un film d'indiens et de cow-boys dans l'espace? Clairement. Il reprend le schéma classique du film de cow-boys et d'indiens, où les derniers s'apprêtent à se faire massacrer par les premiers. Mais ici, en inscrivant son récit dans le future, Cameron ne montre pas deux races qui vont s'affronter pour cette raison : "tu es un être tout bleu et je te hais pour cela!". Non. C'est pour une ressource naturelle présente sur la planète que les humains sont prêts à attaquer et tuer les Na'Vi. La métaphore écologique sur notre planète actuelle - la Terre est dite dans le film comme morte car exploitée jusqu'à sa perte - est assez évidente. Le discours écologique de Cameron, sur lequel beaucoup de personnes s'arrêtent, reste cependant assez simpliste et consensuel : méchants humains vont détruire gentils Na'Vi pour exploitée la nature. Bon. James Cameron se situe dans l'ère du temps avec un discours écologique sans véritable subtilité ou de quoi remuer les consciences. L'opposition qu'il fait entre les Na'Vi et les humains, les premiers vivant en harmonie avec la nature, dans une grande spiritualité, et les seconds la pillant et ne la respectant absolument pas, s'inscrit également dans un discours simpliste et sans subtilité, ressuscitant du déjà-vu de beaucoup de films. Il conviendrait de revoir de grands classiques du western comme Les Cheyennes de John Ford, La Flèche Brisée de Delmer Daves, et le récent chef-d'œuvre de Terrence Malick Le Nouveau Monde qui nous en dit dix milles fois plus sur la spiritualité et le rapport des êtres avec la nature et le choc qu'ils vont rencontrer face à une autre civilisation - d'autant plus que le film de Malick se targue avant tout d'une histoire d'amour bouleversante entre une indienne et un colon britannique bien plus profonde que celle du film de Cameron entre un humain et une Na'Vi. Le réalisateur d'Avatar prend comme personnage Jake Sully. Un invalide de guerre qui est sélectionné pour piloter un avatar de Na'Vi, et ainsi pouvoir rentrer en contact avec le peuple vivant sur Pandora. Dans un premier temps il marchera pour le compte des humains, mais au contact de la belle Na'Vi Neytiri il va prendre conscience de la réalité des choses et changer de camp. Un thème classique de western ou le cow-boy va trahir les siens pour se lier aux indiens, les gentils.

Si le film de Cameron devait se résumer à ce qui a été exposé dans le paragraphe précédent il conviendrait de dire que tout cela n'aurait pas beaucoup d'intérêt! Quand on oppose John Ford ou Terrence Malick à James Cameron, ce dernier ne fait pas le poids. Avatar ne serait qu'un gentil western futuriste, très loin d'être un bon film. Si le film ne parvient à créer ma totale adhésion, et je ne le qualifierais surement pas de grand film, ni de très bon film, il reste tout de même agréable et fascinant à regarder et explorer...

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"Bon, alors, tu vas nous dire ce qui te plaît dans le film de Cameron, là?! Pour l'instant c'est pô claire!" Je sais. L'idée brillante de Cameron - et ce qui semble l'intéresser le plus - est de placer son récit dans le future. Ainsi il peut créer et inventer un monde où la technologie a pris un pas encore plus important sur la vie de l'homme, auquel ce dernier se dévoue pleinement. En prenant un personnage principal infirme qui va pourvoir se sentir revivre par l'intermédiaire de son avatar Cameron nous pousse à s'interroger. Que le cinéaste soit un geek féru d'ordinateur, de jeux-vidéos et de nouvelles technologies n'est pas une surprise. Mais Cameron vient par l'intermédiaire de son film et ce principe d'avatar nous questionner sur notre rapport à la technologie moderne et notre sensation de vivre à travers le virtuel : facebook, jeux-vidéos, téléphone portable, etc. Mais James Cameron ne se place absolument pas dans un discours de vieux réactionnaire qui condamnerait toutes ces technologies. Il parvient à nous en signifier les bienfaits de celles-ci et leurs mauvais penchants. Jake parvient par son avatar à revivre, et ainsi à voir et ressentir le monde plus intensément qu'avant et c'est ainsi qu'il s'opposera à ses anciens partenaires. A l'inverse la technologie au service de l'armée nous ai montré comme dévastatrice, dramatiquement meurtrière. Utilisée bêtement et simplement afin de combattre l'autre, laissant la technologie nous guider nous condamnera à notre propre perte semble nous dire Cameron. Cette technologie humaine ne parviendra pas à combattre les Na'Vi, alors que ces derniers utilisent uniquement des flèches (ha, encore les indiens!). La technologie peut redonner vie à l'homme, à Jake par son avatar, mais peut condamner l'homme. Les scientifiques du film, intellectuels, se montrant bien plus capables d'utiliser à bon escient les nouvelles technologies que l'armée, que les politiques...Discours qui peut faire écho à notre époque et très critique sur l'Amérique contemporaine : les USA n'ont pu empêcher le 11 Septembre, et vont s'embourber en Irak pour le pétrole. La destruction de l'immense arbre où vivent les Na'Vi semblant être une image assez foudroyante du 11 Septembre 2001...

Cameron ne réalise pas un grand film, encore moins un chef-d'œuvre! L'utilisation de la 3D numérique n'est qu'un gadget, à aucuns moments le cinéaste cherche à créer un nouveau langage cinématographique grâce à l'utilisation de ces lunettes 3D. Ce n'est qu'un argument marketing, la révolution n'est point là. Le cinéaste réalise une performance technique et visuelle grâce à sa mise en scène et à la vie qu'il parvient à créer sur Pandora. Il arrive également à créer des personnages numériques totalement vivants. On y croit vraiment à ces Na'Vi, chaque centimètre carré de leur peau vie, et chaque hésitation, regard, geste, est d'un grand réalisme qui parvient à nous faire ressentir toutes sortes d'émotions. La "révolution" de Cameron se place bien plus de ce côté-là que du côté de la 3D Numérique, mais encore faut-il souligner que le véritable précurseur de l'animation de synthèse à un tel niveau est Peter Jackson. Ce qu'a réalisé ce dernier avec la trilogie Le Seigneur des Anneaux et son King Kong a permit à Cameron de donner vie à son rêve.

Si Avatar ne semble pas être la révolution et le chef-d'œuvre annoncé, il reste un film profondément actuel, post 11 Septembre et se targuant d'un regard fascinant sur la technologie et son rapport à l'homme. Film capable de combler tous spectateurs, d'amuser les ados et de leur titiller l'intellect. C'est déjà pas mal...

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Film américain (2h41). Scénario : James Cameron. Réalisation : James Cameron. Avec :  Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver.


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Commentaires
W
Bon billet. Non ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais un putain de film malgré tout, capable de faire aux foules et de "titiller l'intellect" comme tu dis. C'est plus que la plupart des films.
J
Bonjour cineserie,<br /> <br /> Je me permets de revenir vers vous, car, sauf erreur de ma part, je n'ai eu aucune réponse quant à ma proposition de partenariat web avec le Festival Ptit Clap. <br /> En effet, afin que je puisse ajouter votre logo et un lien vers votre site web, sur le site de notre évènement, il faudrait que vous ajoutiez l'affiche, ou bien la bannière de notre Festival sur votre site.<br /> <br /> Je vous rappelle que si vous acceptez ce partenariat, nous laisserons votre logo sur notre site, jusqu'à la prochaine édition de notre Festival, c'est-à-dire en 2011.<br /> Nous avons besoin de vous !<br /> <br /> J’attends votre réponse avec impatience.<br /> A très vite,<br /> Cordialement.<br /> <br /> Johanna Tomasini<br /> Responsables des Partenaires Web<br /> www.ptitclap.com
J
Bonjour cinserie,<br /> <br /> La ville de Levallois organise un concours de courts-métrages dédié aux 15-25 ans :<br /> <br /> Le Festival Ptit Clap<br /> <br /> Nous lançons donc un appel aux jeunes réalisateurs pour qu’ils nous envoient leurs courts-métrages du 1er mars au 31 mai 2010. La cérémonie de remise des prix aura lieu le 19 Juin prochain à Levallois. La projection des courts-métrages se fera devant un jury de professionnels, présidé par Olivier NAKACHE et Eric TOLEDANO, réalisateurs de ‘Nos jours heureux’ et ‘Tellement proches’, qui élira les 3 gagnants du concours. Le public votera également pour attribuer le ‘Prix du Public’.<br /> <br /> Je pense que cette information intéressera certainement vos internautes, et afin de les tenir informés, je vous propose de devenir « Partenaire Web » de notre événement et de faire l’échange de visibilité suivant :<br /> <br /> <br /> - Vous communiquez sur notre concours par le biais de votre site internet durant les mois d’Avril et Mai uniquement, via un encart, une affiche, une bannière…<br /> <br /> - Vous ajoutez l’information dans votre newsletter, afin que vos abonnés soient alertés.<br /> <br /> - Nous rajoutons votre logo avec un lien vers votre site et une petite phrase descriptive sur le site de notre évènement dans la rubrique « Partenaires Web » jusqu’à la prochaine édition de notre Festival en 2011.<br /> <br /> Si vous le souhaitez, vous pourrez également interviewer Monsieur Henry De Grissac, le Directeur de la Communication de la ville de Levallois, qui se fera un grand plaisir de répondre à vos questions. Merci de me tenir informée si cela vous intéresse.<br /> <br /> <br /> Nous vous offrons une belle vitrine pour tout le reste de l’année avec un plan média de plus de 200 000 € et des Partenaires Officiels tels que Dailymotion, NRJ, Le Mouv, Game One, Studio Ciné Live.<br /> <br /> Vous n’avez qu’à passer le message une seule fois auprès de vos internautes…<br /> <br /> Acceptez-vous ma proposition ? Si oui, quel dispositif me proposez vous s’il vous plait ?<br /> Aidez-nous à découvrir les réalisateurs de demain.<br /> <br /> Nous avons besoin de vous !<br /> <br /> <br /> J’attends votre réponse avec impatience.<br /> <br /> A très vite,<br /> Cordialement,<br /> <br /> Johanna Tomasini<br /> Responsables des Partenaires Web<br /> www.ptitclap.com
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